"L'humanité n'est pas en ruines, elle est en chantier.

 

Comme le présent, le chantier souligne à la fois la présence encore palpable d'un passé perdu et l'imminence incertaine de ce qui peut advenir : la possibilité d'un instant rare, fragile et éphémère qui échappe à l'arrogance du présent et à l'évidence du déjà fait. Le chantier nous fait regarder ailleurs, il est prospectif, tourné vers l'avenir et représente le futur en construction."
Marc Augé

 

Chantier * : n. m. du nom cantherius : « cheval hongre, mauvais cheval de charge », puis métaphore de « chevron » « support », désignant en particulier les pièces de bois sur lesquelles on place tonneaux, la cale supportant l’objet que l’on veut façonner, d’où l’expression mettre en chantier «  commencer un travail » par métaphore de la construction d’un navire soutenu par un bloc de bois. Dans l’usage moderne, le mot désigne au départ le lieu où sont entassés les matériaux, puis prend le sens demeuré usuel, d’« atelier en plein air », lieu où l’on effectue divers travaux. L’idée de « grand travail en progression » qu’il implique alors fait que la locution mettre en chantier est remotivée et que le mot s’emploie pour « grande entreprise matérielle ».

* Dictionnaire historique de la langue française Le Robert.